Les mystères de la truffe
La truffe naît de la rencontre d'un sol, un arbre et un champignon. Le champignon fait partie de la famille des ascomycètes, et présente la particularité d'être sous-terrain et en symbiose avec un arbre (en écologie, une symbiose est une relation entre deux espèces qui se fait au bénéfice des deux). Le champignon développe un mycélium dans le sol, et périodiquement produit des fructifications: les truffes. Le champignon ne peut se développer sans arbre, qui lui fournit ses sucres, mais pas avec n'importe quelles essences: chênes pubescents, chênes verts, noisetiers sont ses essences préférées, mais d'autres essences comme les tilleuls, châtaigniers peuvent parfois être exploitées. Le champignon forme des mycorhizes autour des racines, ce qui démultiplie la capacité de l'arbre à absorber les sels minéraux et l'eau. La truffe ne peut se développer que sur des sols calcaires, et affectionne particulièrement les sols pauvres, peu profonds et bien drainés.
Histoire de la truffière
La première truffière de Péchalifour a été plantée par Michel Aynaud, en 1968. Elle est composée de chênes pubescents et pédonculés non-mycorhizés (racines non infectées par le champignon): les plants Fédel. En 1975, la plantation se poursuit par 20 noisetiers mycorhizés (INRA, Clermont-Ferrand, G. Chevalier). Aujourd'hui, elle occupe une surface de 4 ha, orientée sud sud-ouest, sur un sol calcaire à pH 8-8,5.
1983 à 1990: la truffière évolue avec de nouveaux essais de plantations. En 1990, plantation de chênes pubescents provenant d'un clone INRA par M. Chevalier (clone : population d'organismes génétiquement identiques). En 2000, plantation de 120 plants de chênes verts. On essaye différents types de paillages, on plante les arbres à des distances variables, et des essences herbacées entre les arbres. En 2002, Edouard s'installe définitivement à Pechalifour et réalise à partir de 2004 une nouvelle expérience : la plantation de 20 arbres, mélange de chênes verts, chênes pubescents, noisetiers et charmes. L'emplacement de chaque pied est choisi en fonction du réseau de Hartmann. Actuellement, la truffière compte quelques 190 arbres
De janvier à fin février : Ramassage des truffes (cavage), débroussaillage, nettoyage de la truffière, taille des pousses et rejets, élimination du bois mort... Taille éventuelle des arbres, recepées de vieux chênes.
Avril : Taille des chênes verts et certains rejets de noisetiers. Sous chaque producteur, travail de la terre à la grelinette. Début de la récole de lla truffe d'été Tuber aestivum.
Mai : Gyrobroyeur (effet d'une tondeuse) entre les arbres, débroussailleuse sur les brûlés.
Juin : Mise en place de l'irrigation en prévision d'une sècheresse possible. Elle est placée autour des arbres qui donnent de la truffe melanosporum ainsi que de la truffe brumale. Les mêmes arbres ont été paillés avec des branches de genévriers et des ceps de vignes afin de garder une température acceptable dans le sol. La quantité d'eau donnée est de 20 mm par arbre et ce tous les 15 jours.
Juillet : Débroussailleuse
Août : débroussailleuse "fil" sur les brûlés
Septembre : démontage de l'irrigation, retrait du paillage de genévriers. Débroussailleuse. Localisation des premières truffes de "marque". Mise en place de clôtures électrifiées pour empêcher les sangliers de pénétrer dans la truffière.
Octobre : Une banque de données de la truffière est crée: date de plantation, situation dans la truffière, type de mycorhyze, qualité et présence ou absence du brûlé, producteur ou non, etc afin de mettre à jour l'étude de la truffière. Récolte de T. aestivum encore et toujours...
Novembre : Début de la récolte de brumales. Nettoyage de la truffière par le ramassage des feuilles qui pourraient se transformer en humus sur les brûlés. Ecobuage. Abattage d'arbres trop vieux, non producteur depuis longtemps, et trop grands faisant ombrage sur des brûlés. Recépage d'autres arbres afin de restimuler la production. Localisation de truffes de "marque".
Décembre : Début timide de la récolte des premières mélanosporum, brumales, rufum (très grosses), et encore quelques aestivum. Poursuite du nettoyage régulier de la truffière.